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Prenons tel vin que Dieu nous donne (Henri d’Andeli, La Bataille des vins)

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Attention ! Les épreuves de C.G.E. vont changer en 2024-2025 – cette page sera donc prochainement mise à jour.

L’épreuve de « Culture Générale et Expression » (Français) du B.T.S.

Mon propos concerne les étudiants qui passent l’épreuve en fin de deuxième année (et non en contrôle continu qui se déroule dans des conditions particulières), et qui ont cette matière à l’examen. Je l’ai indiqué ici.


Principes

La synthèse de documents

L’écriture personnelle

Tout d’abord un exemple de sujet (2018) (il s’agit d’un fichier .pdf).

Les principes de l’épreuve sont les suivants :

La synthèse de documents

L’objectif de l’exercice est de présenter un compte-rendu structuré et objectif des idées du dossier, mettant en valeur les points de convergence et de divergence de celles-ci, en d’autres termes exposer en les reformulant les principales idées de l’ensemble des documents du dossier : il s’agit donc de répertorier les enjeux communs aux documents et de les rapporter au sein d’un développement construit autour de deux ou trois grandes parties ; la synthèse comprendra donc ce développement, précédé d’une introduction et suivi d’une conclusion – l’ensemble est bien entendu entièrement rédigé.

Voyons maintenant comment procéder pour répondre à ces exigences :

  1. Première étape essentielle, la lecture. Tout d’abord, celle des indications du sujet pour une première approche : la consigne (en général la suivante : « vous ferez des documents du dossier une synthèse concise, objective et ordonnée » ; elle rappelle les caractéristiques (en principe connues) de l’exercice) ; plus important, la mention du thème au programme ; enfin le paratexte (rappelons qu’il s’agit des éléments extérieurs au texte apportant des informations sur celui-ci, titre, auteur, date de publication, « chapeau »...). Puis celle des documents destinée à comprendre les enjeux de chaque document et de l’ensemble du dossier. Il est ensuite possible de déterminer la problématique, c’est-à-dire l’ensemble des questions que pose le sujet.
  2. Ensuite, il faut procéder au relevé des idées qui permettra d’établir une confrontation des documents. Pour cela deux méthodes possibles :
    – (1) une méthode empirique, plus intuitive, qui consiste à repérer dans les documents les grands thèmes et les idées qui les illustrent, puis à les classer en associant les idées communes des différents documents ;
    – (2) une méthode plus rigoureuse consiste à procéder par l’intermédiaire d’un tableau synoptique de confrontation ; cette méthode ayant ma préférence, je vais en détailler les étapes. On commence par tracer un tableau avec autant de colonnes que de documents plus une colonne qui servira pour le bilan ; il servira à noter les idées des différents documents et à étudier les convergences entre elles. Ensuite, on choisit le texte comportant le plus d’idées, et on reformule les idées en lien avec la problématique en suivant l’ordre du texte. Puis on procède de la même façon avec un autre texte d’idées, mais en plaçant les idées dans le tableau en fonction de l’analyse du document précédent : des idées semblables sont placées sur une même ligne, ce qui permet d’établir un bilan provisoire. Enfin, on termine en analysant les autres documents, d’abord les textes, puis les images et tableaux statistiques qu’il faut interpréter, en remplissant chaque colonne suivant les principes énoncés ci-dessus et en complétant la colonne bilan. Ainsi les idées se retrouvent-elles reformulées dans le tableau. Pour savoir comment analyser les différents types de documents, voir cette page. Dernière remarque, ce tableau n’est qu’une aide pour le brouillon et ne doit pas être remis avec la copie !
  3. Vient ensuite l’élaboration du plan. Celui-ci reprend les éléments de confrontation obtenus à l’étape précédente et comporte deux ou trois parties subdivisées en trois sous-parties permettant l’organisation cohérente du compte-rendu qu’est la synthèse. Les points de convergences (éventuellement retranscrits dans le tableau de confrontation) servent à construire une démarche reprenant les idées essentielles et s’inscrivant dans la problématique. Le meilleur plan est celui qui s’adapte au sujet : on repère les deux ou trois grands thèmes et les idées qui les illustrent, puis on classe ces éléments de manière logique et cohérente. Mais ce plan idéal n’est pas toujours facile à trouver surtout quand on dispose de peu de temps, aussi peut-on s’inspirer de « plans-types » tels que les suivants :
    – le plan thématique organise la synthèse selon des thèmes, ou selon des domaines dans lesquels les idées peuvent être classées : le dossier aborde le sujet sous différents aspects (sociologique, politique, économique) qui peuvent constituer les parties ;
    – le plan analytique permet de présenter un problème ou un phénomène de société en s’intéressant d’abord à la description de celui-ci, puis à ses causes ou origines, enfin aux conséquences, éventuels remèdes ou solutions (en trois parties donc) ;
    – le plan antithétique est adapté aux démarches présentant des points de vue opposés ou différents, chacun faisant l’objet d’une partie (attention toutefois à ne pas séparer le dossier en deux, en consacrant chaque partie à deux documents seulement – ce ne serait plus une synthèse).
    Bien sûr, une fois les grandes parties et leurs sous-parties choisies, il faut revérifier la cohérence interne, les liens logiques entre les éléments, et surtout s’assurer que chaque sous-partie repose bien sur la confrontation d’au moins deux documents.
  4. Phase finale : la rédaction. Même si l’épreuve comprend une seconde partie, je vous conseille fortement de rédiger la synthèse au propre avant d’attaquer la suite ; on peut considérer qu’au bout de deux heures et demie la première partie doit être achevée. Autre conseil : étant donné le temps limité, il n’est pas possible de tout rédiger au brouillon, donc le jour de l’examen, seules l’introduction et la conclusion doivent être rédifées au brouillon (éventuellement les transitions), le reste sera écrit au fur et à mesure à partir du plan détaillé que l’on a préparé. Voyons maintenant le contenu des parties du devoir :
    L’introduction comprend quatre éléments :
        1) une entrée en matière qui est une réflexion générale qui rappelle l’objet pécis du dossier et fait le lien avec le thème au programme. Il faut à tout prix éviter les expressions trop générales comme de tout temps, depuis que l’homme est homme, depuis la nuit des temps... qui n’ont pas vraiment de sens précis et qui, surtout, sont parfois fausses !
        2) la présentation des documents qui rappelle, pour chacun, le nom de son auteur, le titre de l’œuvre (souligné) d’où elle est extraite, la date de publication et l’idée générale qu’il défend. Il est conseillé d’opérer un regroupement en présentant d’abord les essais, puis les images, ou bien classer les documents selon l’opinion exprimée le cas échéant.
    Remarque importante : cette présentation peut vite devenir lourde et maladroite, et pour remédier à cela, les instructions officielles incitent les candidats à présenter chaque document non en introduction, mais lorsqu’ils évoquent le document pour la première fois dans le développement ; c’est une possibilité, à condition de n’oublier aucun document...
        3) la problématique formulée sous forme de question directe ou indirecte (nous pourrons nous demander si...) qui rappelle le ou les problèmes soulevées par le sujet – si l’introduction présente les documents, on peut éventuellement énoncer la problématique avant cette présentation ;
        4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les (deux ou trois) grandes parties du développement.
    L’introduction comporte un seul paragraphe (l’annonce du plan peut éventuellement être détachée), et dépasse rarement vingt-cinq lignes (quinze si les documents sont présentés dans le développement).

    La conclusion comprend deux parties, dont une est facultative :
        1) un bilan mettant en valeur les idées essentielles du développement et répondant à la problématique définie en introduction. Ce doit être uniquement un bilan, et non pas l’occasion d’ajouter une nouvelle idée. Ce bilan doit être, comme l’ensemble de la synthèse, je vais y revenir, objectif ;
        2) éventuellement une ouverture qui permet d’élargir la réflexion vers la seconde partie du sujet (l’écriture personnelle) – une ouverture vers un autre problème (rôle traditionnel de l’élargissement) ne se justifie pas ici, puisque le devoir n’est pas fini et que la suite porte sur le même sujet.
    Sept ou dix lignes (suivant le contenu) en un seul paragraphe sont un maximum pour la conclusion.

    Le développement, je l’ai déjà dit, comprend deux ou trois grandes parties, subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par une introduction de deux ou trois lignes qui en rappelle l’idée génarale ou le thème qui y est développé et en annonce le plan, c’est-à-dire le contenu des sous-parties ; ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels sont développées les idées que l’on confronte. Enfin, chaque grande partie s’achève par un bilan partiel.
    Entre deux grandes parties du développement il faut une transition, celle-ci est donc constituée de la conclusion partielle d’une première partie et de l’introduction partielle de la suivante. Ce paragraphe de transition peut se rattacher à la première partie ou constituer un paragraphe indépendant entre les deux.
    Quelques mots sur le contenu des paragraphes, c’est-à-dire sur la manière de présenter la confrontation des documents : il convient de mettre en valeur l’idée commune en la reformulant et en indiquant ensuite les documents dans lesquels elle apparaît avec les éventuelles nuances : en effet, cette idée n’est pas la vôtre, il est donc essentiel de l’attribuer à son ou ses auteurs à l’aide d’une formule telle que « selon Camus » ou « dans son essai [roman, article...], Camus affirme que [...] » – on peut ainsi utiliser un verbe très précis suivant l’intention de l’auteur : « il réfute l’idée selon laquelle [...] / il nuance le propos de son confrère / il étaie la thèse de X / il insinue [...] / il s’interroge et analyse [...] » ; cela permet également de varier les formulations au lieu d’écrire de manière lourde et répétitive : l’auteur dit que [...] » ! Vous pouvez tirer profit de ma page sur le vocabulaire argumentatif pour trouver des termes adéquats.

    – Pour terminer, des conseils évidents... Soignez la présentation, votre copie doit être lisible et aérée – passez des lignes entre les parties importantes, marquez les alinéas au début d’un nouveau paragraphe, n’allez pas constamment à la ligne (une idée, un paragraphe). Une RELECTURE s’impose également, soit avant de passer à la suite, soit à la fin du temps imparti, pour éliminer fautes d’orthographe, de grammaire, de conjugaison, de logique. Vous devez donner envie au correcteur de vous mettre une bonne note avant même qu’il ne juge le contenu !

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L’écriture personnelle

L’exercice est facile à comprendre : il s’agit, tout en répondant à une question posée, d’exprimer une opinion personnelle sur le dossier (ou son thème). Donc l’exercice ressemble à une argumentation, voire une dissertation, même s’il n’en a pas les ambitions, pour des raisons évidentes de temps. Je rappelle que si l’on consacre deux heures et demie à la synthèse, il reste seulement quatre-vint-dix minutes pour cette partie de l’épreuve. Je vais détailler la méthode ci-dessous, mais vous pouvez aussi vous référer à celle que je propose pour l’épreuve de français de fin de première ; l’écriture personnelle de B.T.S. demande donc de construire une argumentation illustrée d’exemples et d’exprimer une position face à un problème, mais elle a une particularité appréciable, puisqu’elle porte sur le même sujet que le dossier (mais la problématique peut être différente), et s’inscrit de ce fait dans l’un des thèmes au programme ! Cela signifie qu’un des moyens de la réussir repose dans la préparation faite en classe, puisque le sujet de l’examen peut éventuellement porter sur une question abordée dans l’année au cours de l’étude des thèmes au programme – la question peut avoir été traitée sous un autre angle, vue de manière détournée... Ainsi la connaissance du programme vous fournit-elle des éléments (idées, exemples) utilisables le jour de l’examen. Je n’oublie de préciser que l’écriture personnelle comporte bien entendu une introduction et une conclusion.

Concrètement comment allons-nous procéder ? En suivant les quatre étapes que voici :

  1. Tout d’abord, il faut analyser le sujet (la question posée). Deux éléments sont à déterminer : le thème, c’est-à-dire ce sur quoi la réflexion doit porter (le repérage des mots importants permet de le trouver – il est de toute façon lié au dossier et au thème du programme) ; la consigne, qui indique ce que l’on attend de vous (en général, elle se limite à rappeler des principes de l’exercice, comme la présence d’un développement construit, d’exemples, d’un point de vue personnel). L’analyse du sujet permet se définir la problématique, à laquelle le développement répondra.
  2. Ensuite, nous allons rechercher les idées qui constitueront la base de l’argumentation. Un principe à ne pas oublier, c’est la nécessité d’exprimer un point de vue personnel, donc les arguments et exemples doivent refléter cette prise de position, et l’étayer. Pour trouver des idées, il faut d’abord réfléchir ! et noter ce qui vient à l’esprit (arguments, réflexions abstraites ou théoriques, ou exemples, situations concrètes). Ensuite, on peut chercher dans le dossier proposé comme sujet, dans ses souvenirs des cours de l’année (le thème a été étudié !), dans ses lectures et connaissances personnelles (expériences, conversations (sérieuses) en famille ou entre amis... On peut enfin trouver d’autres éléments en se posant des questions sur ce que l’on a trouvé : pourquoi pense-t-on telle idée ? quelle est la cause de telle autre ? quelle conséquence peut-on tirer de telle autre ? telle idée se justifie sur le plan économique, est-ce le cas sur le plan sociologique ?
  3. Selon toute logique, il faut ensuite élaborer le plan. Celui-ci comprend deux parties subdivisées en deux ou trois sous-parties organisant l’argumentation en une démarche cohérente. J’ai indiqué quelques « plans-types » à propos de la synthèse, certains peuvent s’appliquer ici, nous allons le voir, mais l’objectif de l’exercice est bien différent :
    – le plan dialectique (ou son adaptation, le plan critique) convient tout-à-fait à la démarche demandée, puisqu’il permet d’exprimer des points de vue différents, voire nuancés ; voici quelques exemples adaptables : (I) si certains pensent qu’il faut faire confiance au progrès, (II) moi, au contraire je me méfie de cette constante marche vers l’avant (deux parties opposées) ; (I) Hugo apporte beaucoup d’arguments à son époque contre la peine en faveur de l’abolition de la peine de mort, (II) je pense que sa thèse se justifie davantage dans une société dont les idées sont plus ouvertes (deux parties qui se complètent) ; (I) Je partage l’opinion de Beauvoir sur le féminisme, (II) néanmoins certains de ces arguments me semblent excessifs (deux parties partiellement opposées) – notez que je n’ai pas proposé d’exemples en trois parties, car il me semble que le temps imparti permet difficilement d’élaborer une telle démarche ;
    – le plan thématique est utilisable, mais il permet souvent de ne développer qu’un seul point de vue (rappelons que le sujet est abordé sous différents aspects (sociologique, politique, économique) qui peuvent constituer les parties du développement) ;
    – les plans comparatif et analytique sont éventuellement possibles (voir ce que j’en dis à propos de l’É.A.F. ou de la synthèse.
    Trouver les deux grandes parties du plan est important, mais il faut ensuite classer et ordonner les arguments et exemples que l’on a trouvés pour bâtir un raisonnement solide et cohérent.
  4. Pour terminer, la rédaction. Je vous conseille, comme pour la synthèse, de rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon. Le contenu des différentes parties de l’exercice est traditionnel :
    L’introduction comprend quatre éléments :
        1) une entrée en matière, réflexion générale qui situe le sujet dans son contexte et fait le lien avec le dossier ou le thème au programme. Comme toujours, évitez les expressions vides de sens ;
        2) la présentation du sujet qui rappelle la question posée en la reformulantet en l’expliquant en une phrase ou deux. Si le sujet repose sur une citation, il faut la reproduire entre guillemets si elle est brève ou la résumer, et surtout en rappeler l’auteur !
        3) la problématique qui annonce la question à laquelle le développement répondra ;
        4) l’annonce du plan qui, en une phrase aussi légère que possible, présente les deux grandes parties du développement.
    L’introduction comporte un seul paragraphe d’une dizaine de lignes.

    La conclusion comprend trois parties, dont une est facultative :
        1) un bilan reprenant l’essentiel de l’argumentation et répondant à la problématique définie en introduction ;
        2) éventuellement une prise de position claire si celle-ci n’a pas été formulée dans le bilan ;
        3) une ouverture qui permet d’élargir la réflexion vers un autre problème lié à celui abordé dans le sujet.
    Dix lignes en un seul paragraphe sont un maximum pour la conclusion.

    Le développement comprend, je l’ai déjà dit, deux grandes parties, subdivisées en plusieurs paragraphes : chaque partie commence par un paragraphe introductif qui en rappelle l’idée génarale ou la thèse développée et annonce le contenu des sous-parties ; ensuite, autant de paragraphes que de sous-parties, dans lesquels est développée l’argumentation : le ou les arguments validant la thèse, accompagnés des exemples qui les illustrent. Enfin, chaque grande partie s’achève par une phrase de bilan.
    Entre les deux grandes parties du développement il faut une transition, qui est constituée de la conclusion partielle de la première partie et de l’introduction partielle de la suivante.
    N’oubliez pas de mettre en valeur vos idées, en ayant recours aux procédés traditionnels de l’argumentation (emploi de la première personne (je ou nous qui est utilisé de façon plus usuelle), de termes valorisants pour convaincre de la validité de votre thèse, ou au contraire de termes péjoratifs, par exemple, pour manifester votre déapprobation ou pour aider à réfuter celle d’un adversaire) ; cette page, consacrée aux procédés de l’argumentation peut vous donner des pistes à suivre.

    – Les conseils donnés à propos de la synthèse sont toujours valables : soignez la présentation, RELISEZ à la fin ! L’expérience m’a montré, en 2007 (première année des nouvelles modalités de cette épreuve) que traiter ces deux parties demandait bien la totalité des quatre heures imparties... Donc essayez de garder dix minutes ou un quart d’heure pour corriger les erreurs d’inattention et autres fautes de logique, qui émaillent, malheureusement, nombre de copies.

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